354/365

Bon bout d’an,
soleil d’hiver,
que la vie vous soit douce,
la santé et la bonne étoile.

Journal aléatoire – Fin de la saison 7

Retour avec du neuf, du 2019.
(ou pas)

353

Formation développeuse web terminée
fin de session
Base de données close
Accolade fermée
Vacance

352

Retrouver une note du début de l’année –
il ne devrait pas y avoir d’autres sujets
que ces corps au fond de la mer
je l’écrirais encore.
Et aussi la guirlande dans le reflet de la vitre.
Tout ce que l’on vit, en même temps.

351

A un carrefour,
à l’incessante surprise de l’instant,
trois motos,
trois pères Noël dessus.

350 Dimanche

Précédemment

Le deuxième pas

Lorsque j’ai pris la décision de vendre la maison, Coloc Bingo a tout de suite compris que c’était sérieux. Il a vu que ce n’était pas l’un de ces nombreux projets abandonnés au bord de la route. La vie est faite comme ça, en tout cas la mienne, de beaucoup de désirs, de desseins, qui n’aboutissent pas, cela semble le prix à payer pour la réussite de quelques uns. Pour ces rêves que l’on finit par réaliser, et dont l’accomplissement efface toutes les épreuves traversées.
Bingo allait à la rentrée accueillir le Caganis de sa marmaille qui avait décidé de vivre avec son père, il lui fallait de toute façon un logement mieux adapté, il s’est mis en quête sans attendre. Au printemps, il a laissé la cabane en bois au fond du jardin, je l’ai vendue aux joyeux Marseillais avec la maison. (suite…)

349

La lumière descend sur la rosée, elle tinte de la couleur des jours de repos. La terre s’ouvre sur la graine et le cœur fait ce qu’il peut de ses réserves. Chaque semence suit son cours : c’est un dimanche de grâce et de soleil. On attend. Un bref remuement. La pointe d’un vol d’oiseau. L’étincelle dans une herbe fraîche. La lumière bat à l’aune du cœur, souci commun.
Parfois respirer ressemble à la mer.

[Philippe Leuckx in Maisons habitées-Bleu d’encre– vu sur Terre de femmes]

348

Pleurer, fillette, parfois.
Certaines pour rien,
enfin rien dont tu as les mots.
D’autres fois simplement parce que ça fait mal –
et partie du jeu

347


Des milliers d’étourneaux
tous les soirs au coucher du soleil
un ballet sur la ville
au-dessus du rond-point

346

Et soudain, un morceau de Rachid Taha

345

Dans les temps incertains
nos rires
notre bienvaillance
le choix de nos armes

344

Écouter chanter des voix de femmes
un dimanche matin
en famille
comme des anges à la messe

343 Dimanche

Je regarde ce jeune papa s’occuper de sa petite fille,
bien sûr, c’est cela qui changera le monde.
Ce regard, cette attention, ce respect, feront d’elle une femme libre et forte, équilibrée.
Elle aura la puissance des femmes & celle des hommes (suite…)

342

Laissons entrer nos âmes dans nos cœurs
Et l’aube sera pleine
Laissons entrer l’immense en nous
La vague d’amour
Les testaments de nos âmes
Et l’univers tiendra droit.
(suite…)

341

S’il te plaît, balance ton port d’arme

340

Une coccinelle sur mon écran
toute petite et tout orange
elle traverse les lignes de code

Finalement
c’est tout le temps
tous ces mondes en même temps

339

Je suis du silence

338

A la récré, je donne du feu à un Syrien qui apprend le français.
Il a traversé, avec sa femme et leurs trois enfants.
Il n’a pas beaucoup de mots, il ne parle pas anglais non plus, mais il répète ce qu’il a à dire,
C’est bien la France.
C’est bien la France.
Je lui dis que je le sais,
lui souhaite la bienvenue,
il comprend ce mot.

337

L’image soudain
par une chanson
de ceux qui sont
seuls au monde
On ne l’imagine pas
mais on y pense souvent
à la chaleur de nos tablées

336 Dimanche

Trois fautes dans un énoncé de trois lignes
(écrit pour des entreprises)
il faut le savoir
c’est aussi cela le monde nouveau (suite…)

335

je tire les comètes
par la queue
je veux écouter l’univers
écrire (suite…)

334

C’est en traversant les mots
qu’on ressent la poésie

[Pierrot- 22H05]

333

Une tablée de personnages
trinque gaiement
en questionnant le bonheur
et la démocratie pastisipative

332

A 21h43, le type qui roule dans la Rolls de la reine
offre le champagne
Jacques l’aubergiste le sabre avec naturel
et élégance
puis commente en philosophe
Tant que tu lèves le coude
c’est que tu ne baisses pas les bras

331

Pendant ce temps
pleurent les arbres de la plaine

330

Dans le Royaume, il arrive que l’on partage l’apéro
avec un type qui a acheté
une Rolls à la reine d’Angleterre.
Ce n’est jamais qu’un prétexte
pour une autre tournée.

329 Dimanche

Précédemment

Sauter le pas

Vous prenez une décision toute seule comme une grande, ensuite il faut en faire part à votre entourage et vous expliquer.
Parfois ce n’est pas gagné.
Les plus proches approuvent la démarche. Ils disent que la maison familiale est là où je suis, que les lieux ne sont pas plus que des objets (ce sont mes plus proches, nous sommes un peu du même esprit). Je crois voir aussi une lueur d’amusement dans leurs regards, ma famille est joueuse. (suite…)

328

Sortir

Sortir
Retrouver les sensations
Marcher
Quitter la ville
Retrouver la vie
Marcher
Laisser derrière
Les rues et le béton
Cheminer sur le sentier
Au milieu de la lande
Aller vers le vent
Vers l’ouest et l’océan

(suite…)

327

Ne pas laisser sa part de poésie

326

Et soudain, un morceau de Dylan.

325

Les pommes de pins tombent sur le toit de la caravane
je ne m’en souviens pas toujours
alors je sursaute
nous ne sommes parfois
que des animaux effrayés

324

Dans la base de données de la nuit
j’ai inséré quelques étoiles
leur position en attribut
et ma requête mise à jour

323

Il en faut aussi,
des gens contents,
pour faire ce monde.

322 Dimanche

C’est comme si l’on avait enterré la grande guerre
avec la hache
comme si l’on tournait la page
un siècle passé (suite…)

321

La mer

Le vent s’amuse avec les vagues et mon amour s’amuse avec le vent. Galets parsemés comme le trésor de Midas changé à nouveau. Le vent tourne et je pense à Hemingway, à cause du Vieil homme et, mais pas seulement, il y a aussi son suicide, son fusil dans la bouche, sa dernière chasse, chasseur et gibier mélangés, qui est qui? Seule sa douleur qui plane au-dessus de ça et sa veuve qui va pouvoir devenir enfin Mrs. Hemingway et ses amis qui vont pouvoir enfin devenir les amis d’Hemingway et les biographes qui vont pouvoir enfin devenir les spécialistes d’Hemingway. (suite…)

320

Au fond, peu importe le sujet fillette,
le bonheur d’apprendre est inépuisable
& intemporel.

319

De temps en temps,
on se réveille.

318

On ne sait
à quelle saison se vouer
nous inventons des mots
pour un nouveau calendrier
Aujourd’hui c’est l’étomne

317

Penchés sur l’eau
les arbres de l’automne
mettent le feu au lac

316

L’amour aussi est un algorithme
une variable booléenne
qui s’incrémente chaque jour

315 Dimanche

Comme un flash parfois
Le souvenir des sensations
du temps heureusement passé
où je possédais la science
de la marche à talons hauts
et du trait d’eye liner. (suite…)

314

C’était sans espoir. Dans un roman, Adrian n’aurait pas accepté les choses telles qu’elles lui étaient présentées. A quoi bon se trouver dans une situation digne d’un roman, si le protagoniste ne se comporte pas comme il le ferait dans un livre ? Il aurait dû mener sa petite enquête, ou économiser son argent de poche et engager un détective privé. Peut-être aurions-nous dû nous lancer tous les quatre dans une Quête pour découvrir la Vérité. Ou cela aurait-il moins tenu de la Littérature que de la Bibliothèque verte ?

[Julian Barnes in Une fille, qui danse ]

313

Un vent doux
comme le vin
l’automne

312

Lire un article sur le côté sombre de l’époque,
(j’aime lire Titiou Lecoq),
ramer fort pour rejoindre la lumière,
se retrouver dans la puissance des femmes.

311

J’apprends un mot tout neuf,
il appartient qu’on le veuille ou non
au monde nouveau,
mais personne souffrant d’illectronisme
ne lira ce mot ici.

310

Une fois de plus se demander
pourquoi dans cette galère
on s’est embarqué.
Puis convoquer la fierté
pour le défi
à soi-même
relever.

309

Aux multiples sons de cloches,
ce troupeau de moutons qui passe et bêle devant la porte,
on ne sait si c’est vestige,
ou prémices du nouveau.

308 Dimanche

Même l’expression de la douleur est culturelle.
Pourquoi dirait-on aïe quand on se fait mal ?
Les Anglais disent ouch,
les Italiens ohi.
Je me demande comment font les Allemands et les Zoulous
pour, d’instinct quand ils se cognent, crier
autsch ou ngalimala.
En général on souffre en français,
mais parfois sans le savoir on invente une langue.
Quant au bonheur, il est grand et muet.

307

Je veux pour le monde
une belle défragmentation
que l’on range les choses à leur place
que l’on optimise les connections
et que tout un chacun
prenne ses responsabilités
Mais c’est le roi qui dit je veux

[Poème 2.0_1/inédit]

306

Je connais l’un de mes camarades de classe,
Enfant d’amis perdus de vue,
je ne l’avais pas revu depuis qu’il était bébé.

#laviefacétie

305

Sortie de contexte.

La recette de la daube est un algorithme.

[A l’école]