Si ça vous dit
ICI, ma part de confinerie, je vous lis Les ruines de la future maison – Épisode 3
ICI, ma part de confinerie, je vous lis Les ruines de la future maison – Épisode 3
On aurait mangé dehors, sous les platanes.
Les enfants ou les amis seraient arrivés les uns après les autres, on les aurait pris dans nos bras.
On aurait fêté la première tablée du printemps.
On aurait eu des gestes tendres, se touchant sans sans rendre compte.
Personne n’aurait pris la peine d’imaginer qu’il put en être autrement.
Précision*
Malgré les apparences, rien à voir entre je suis chez moi et on est chez nous
*Personnellement, je suis juste chez moi.
Oiseaux de retour
chantent gais notre absence
et l’air transparent
Le ralentissement du monde, c’est fait.
Deuxième étape : la légalisation de la douceur.
ICI, ma part de confinerie, je vous lis Les ruines de la future maison – Épisode 2
Comme c’est beau sans les hommes, à voir ICI.
3 milliards à ce jour
d’humains confinés
Les routes les rues les places
vides
3 milliards de cellules enfermées
dans le vide
Il n’y a pas d’homme cultivé, il n’y a que des hommes qui se cultivent
[Maréchal Ferdinand Foch]
Un jour ça reviendra
prendre dans ses bras
toucher à tout
marcher loin (suite…)
Le beau journal de confinement de Wajdi Mouawad, ICI
Tout allait s’arranger.
Je n’en revenais pas de cet alignement des planètes. Je commençais un boulot le samedi, un job idéal.
Avec le tracé des fondations, les travaux pour la maison allaient démarrer le lundi.
C’est grisant quand ça va comme sur des roulettes, j’avais, cette semaine-là, rendez-vous avec mon futur.
J’ai un caractère à voir l’avenir plutôt radieux, mais dans la même foulée un travail, une maison, c’était un feu d’artifice.
On n’arrive pas à mon âge sans savoir que la vie est surprenante, inattendue, que tout peut changer d’une minute à l’autre, que les projets ont toujours une part aléatoire, qu’il y a souvent des embûches sur le chemin, mais tout de même…
une pandémie mondiale !
ICI, ma part de confinerie, je vous lis Les ruines de la future maison
Parfois on se sourit en silence
avec ce sourire qui veut dire pardon
avec ce sourire qui veut dire peut être
avec ce sourire qui veut dire tant pis
avec ce sourire qui veut dire je sais
moi aussi
[Thomas Vinau – Carnet de semis]
Trois choses que l’on peut avoir
Peur
Espoir
Pas plus de 12 rouleaux de PQ
J’ai écrit ce recueil parce qu’il faut le dire aussi quand on est heureux.
Parce que, quoiqu’il arrive, la nature est ce qui existe de plus généreux sur cette planète.
Je l’ai écrit, assise sur les marches de ma caravane,
comme une ode à ce Luberon tant aimé, au Luberon de chacun, aux jours qui se suivent.
Il acquiert une autre résonance en ces temps étonnants.
Un petit poème de saison pour la route…
[Illustrations de Zaü]
Le printemps frémit
de branche en branche
le fruit d’un frôlement
Le frisson d’une promesse
les frontières bouleversées
son souffle coiffe les échevelés
Editions La Boucherie littéraire ]
Deux choses étranges
Moi qui aie passé ma vie à la fuir, j’établis dans ce confinement une routine. Elle structure mes journées, faisant fi de quel jour nous sommes. Comme pour aller au bout de cette reposante expérience de ne plus se poser de question sur la teneur desdits jours.
Dès le jour 1, en regardant film ou série l’étonnement d’y voir les gens circuler librement, se prendre dans les bras, se serrer la main. Le sentiment que mon cerveau s’adapte plus vite à la réalité que moi.
– Tu te rends compte ce pauvre pangolin, le bordel qu’il a mis dans le monde ! C’est un seul animal, un pangolin précis, un individu…
– Oui, depuis, il doit raser les murs…
Pas un étranger dans le ciel
pas un bruit
le feu des hommes assoupi
planète au repos
Ce matin sur la route
pas un chat
mais une troupe de trois chiens
errants
rois du bitume
On se retrouve après la fin du monde
quand les fumées seront dissipées
les cartes rebattues
et les comptes soldés
Rendez-vous après la fin du monde
hors de nos tanières
différents
l’Histoire mise à jour