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(Via Gratianne :-))
- A l’attention des jeunes générations. Nous fermons les yeux, mais à la deuxième personne de l’impératif présent, le verbe envoyer s’écrit ENVOIE
(Via Gratianne :-))
Mal nommer les choses c’est ajouter du malheur au monde.
[Albert Camus]
Le type à la radio m’explique
Nous les humains sommes dotés d’un
biais de négativité
qui nous fait focaliser et nous souvenir
des choses et évènements négatifs
des dangers
une histoire de survie
animale
Et si l’humanité c’était s’en libérer ?
Impossible de m’y faire
je ne suis pas la seule
pour moi
Covid reste un nom masculin
Quand le futur sera présent
de ce que j’en sais
et quoiqu’il soit prévu
on sera de toute façon surpris (suite…)
Le temps venu
il ne nous restera plus qu’à nous découvrir
Sur le chemin de sa promenade
la petite fille a cueilli des fleurs
pour la dame de l’hôtel
Je fonds
Nous sommes une goutte insignifiante
[Flore Naudin in Confins – Editions du Rioumard]
Contre les incendies de haines et les contradictions,
Les colères, les impatiences.
Une goutte contre les cris et les violences,
Les tristesses, les alarmes, les désespoirs,
Les famines de l’âme, les pauvretés de cœur et les phobies du noir.
Une goutte contre les soifs de reconnaissance
Les impuissances amères, les douleurs perforantes.
Une goutte imperceptible
Dans le chaos universel.
Mais une goutte nécessaire.
– Vous en êtes où ?
– On avance…
– Masqués…
Tout à coup me sautent aux yeux les objets posés sur le bureau devant moi.
Le téléphone avec lequel je discute les yeux dans les yeux avec mon fils à Séoul, ou ceux de Marseille, ou ma copine dans la Creuse, avec cet outil je fais aussi des virements d’argent qui mettent dix secondes à se retrouver sur le compte du destinataire, c’est également à lui que je demande tous les noms que j’oublie.
A côté c’est la liseuse, une bibliothèque mondiale dans quelques centimètres carrés, de l’autre côté une cigarette électronique, et puis un masque en papier, bleu et blanc. (suite…)
On voudrait vivre là
dans ce petit matin frais
ensoleillé
le côté gai de la force
qui entre dans les veines
Septembre est un mois doux
[In Quadrature de l’éphémère -Editions La Boucherie littéraire]
Quand on marche depuis un bon bout de temps sur cette terre, on a rencontré pléthore d’individus et, à force, tout le monde vous rappelle un peu quelqu’un.
C’est ainsi qu’en ce moment à l’hôtel logent mon ancienne esthéticienne à la chambre 26, le cantonnier de Cucuron à la 21, Hervé Le Tellier à la 34, ma copine Marie-Christine du CM2 à la 30, un copain clown à la 12, …
A la fois avec et sans masque
J’aime et je redoute à la fois l’idée qu’il existe une ligne d’ombre. Une frontière invisible qu’on passe, vers le milieu de la vie, au-delà de laquelle on ne devient plus : simplement on est.
[Sylvain Prudhomme in Par les routes – Editions Gallimard]
Je suis sûre qu’il fait ça tout le temps : le malin devant sa femme.
Il râle, peu importe pour quoi, il montre qu’il a le contrôle, qu’on ne la lui fait pas, il domine la situation.
On voit bien qu’elle, en revanche, elle n’a pas intérêt à la faire, la maligne.
Porte close, stores baissés
même le reflet de la lumière
c’est trop d’effervescence
[in Quadrature de l’éphémère – Editions La Boucherie Littéraire]
La plaidoirie de Gisèle Halimi au procès de Bobigny, ICI
Poème au rasoir
Journal Libération 02 07 2020
A une amie chère et à toutes
De ce que j’en sais
Rien de plus
Quand tu étouffes, ce ne sont pas les raisons qui importent
c’est de prendre l’air
D’abord tu respires, ensuite tu verras
Et si, et quand, tu dois partir, vraiment, tu le sais
Tu n’as pas de doute
Puiser à la source de la force des femmes
Faire un peu le vide
alléger les heures et le pas
presque penser à rien
Pour la plage (ou pas), quelques femmes puissantes à écouter ICI
Écrire c’est partager votre vision du monde
Mais personne ne vous a rien demandé
vous ne pouvez échapper au sentiment d’inutilité (suite…)
Des fantômes de femmes
silhouettes noires identiques
fondues dans leurs tissés
d’ombre et de néant
Des fantômes de femmes
mirages des déserts
comme poudre d’or
estompées
Danse des corps absents
des femmes oubliées
sous les jets des pierres
Une mélopée en sourdine
voile d’un même geste
ma propre liberté
[Paru dans le N° 27 des Chroniques poétiques. Merci à Alain Eludut]
L’éclat violet
d’un champ de fleurs d’améthyste
fragrance lavande
Dans le commerce
entre toi et moi
l’amour est TTC
Elle ne voit plus les mêmes choses
Dans celle dont ils se gaussent
qu’ils jugent
qu’ils méprisent
qu’ils condamnent
sans sommation
elle voit une femme libre