A l’enterrement d’une feuille morte
On se disait qu’il se passait quelque chose.
Ce n’était pas seulement la mort d’un chanteur à succès.
On sentait qu’il se passait autre chose.
A la retombée des émotions et des réactions, on a compris petit à petit.
Il était là.
On avait tellement parlé de lui depuis quelques mois, certains avaient même parlé en son nom, l’avaient appelé à se montrer, l’avaient supplié de se manifester.
On avait seulement parlé de lui, personne ne se rappelait au juste à quoi il ressemblait.
C’est cela qui se passait.
Il était là.
Où on ne l’attendait pas.
Il était venu.
Présent, surprenant, ému.
Il avait traversé le pays, pour honorer son artiste, pour pleurer un saltimbanque.
Et ce qu’il a dit à ceux qui avaient tellement parlé de lui n’exprimait ni sa colère, sa peur ou son désespoir, mais au contraire son amour, sa confiance, sa fraternité.
Encore une fois son propre maître, uni, il tournait lui-même la page.
Le Peuple est Charlie et Rock’n Roll.