Le premier pas
C’est toujours la même histoire, le plus dur est de prendre la décision, ensuite c’est facile, il suffit de suivre le mouvement. Étape par étape.
Elle n’est jamais simple à prendre, on examine les arguments, on passe par plusieurs stades, on balance d’un côté puis de l’autre, on tente même la fuite.
On sait pourtant que la plupart du temps poser la question est déjà y répondre.
Il y a toujours quelque chose pour vous retenir, et puis un jour se trouvent plus d’avantages à s’en aller.
Je ne sais pas comment est venue l’idée, en général c’est une convergence de plusieurs facteurs, mais une fois entrée dans mon cerveau elle se révèle vite une évidence, c’est ce qu’il faut faire : vendre la maison et partir.
Le moment de tourner une page.
En fait, refermer tout un livre.
Et donc ouvrir le tome suivant.
J’ai des projets pour la suite mais ils restent flous, je me concentre sur cette montagne à franchir, je n’ai jamais de ma vie vendu une maison.
Je suis encore toute ébaudie de pouvoir le faire.
Ce sont des affaires de grandes personnes, le défi est sérieux.
Finalement, au bout de vingt ans, nous avons une maison que nous nous sommes partagée.
Rien d’autre ne me retient là, rien d’autre que cette maison et son histoire.
Mais les lieux ne sont pas plus que des objets.
Le décret a été longuement mûri, il est publié, je me retrouve grisée par cette liberté, cette puissance sur ma vie.
J’habite depuis trente-cinq ans le coin que je décide de quitter.
Ce n’est pas une décision de femmelette.
A suivre (ou pas)