Il te faudra sans doute
creuser de longs tunnels de solitude
lancer de frêles passerelles
se balançant au dessus des abîmes
retrouver les chemins perdus du temps
dissimulés sous les broussailles
il te faudra faire preuve aussi de patience
frapper en pleurs aux portes closes de l’absence
attendre du destin
d’improbables alignements célestes
alors peut-être à la jointure exacte
de ta mémoire endolorie et de tes désirs orphelins
connaîtras-tu comme autrefois enfant
juste la grâce d’un instant
le pur jaillissement d’une étincelle
qui te fera soudain renaître
dans la coïncidence
de toi-même.
(Gérard Mottet in Recours au poème)