De la lecture et de ma jeunesse


Je suis malade (covidée, couchée, fatiguée, isolée) et plus rien à lire. Impossibilité de sortir la solution est donc le ebook. C’est la fin du mois, la solution est donc le ebook gratuit (Internet est formidable).
Parmi les romans de second choix proposés je tombe sur Barjavel. Réminiscence d’adolescence, comme cet auteur avait compté je décide de le relire, curieuse de ce que j’y retrouverai.
Avec mes yeux d’aujourd’hui ce n’est plus du tout la même histoire. J’y décèle tous les clichés sexistes par exemple qui brouillent le plaisir de la lecture.
Ce sont ces livres qui m’ont construite, tous ces écrivains que j’ai lus et qui ont instillé dans mon esprit la pensée dominante, ma pensée dominée.
C’est sans doute l’une des raisons pour lesquelles depuis longtemps je lis en grande majorité des auteures ou des autrices (on ne sait pas encore très bien comment dire), je tente de rétablir l’équilibre.
Peut-on vraiment transformer l’esprit fondateur ? Les bases ont toutes été faussées, mon cerveau s’est formé dans un environnement culturel infériorisant les femmes, des circuits sont inextricables.
Je ressens beaucoup de gratitude pour ma professeure de français au collège, qui m’a fait lire Simone de Beauvoir à 13 ans.
Je n’avais rien compris mais les mots s’imprègnent, ils forgent en douce.
Les choisir est ainsi la moindre des politesses