En librairie en juin

 

C’est une drôle de sensation ce livre. Il a été écrit en 2018. Depuis, pas mal de trains sont passés sous les ponts, des grands changements, publics et privés.
Pourtant il n’y a pas tant de phrases ou de vers que j’écrirais autrement. Je le redécouvre avec plaisir, je trouve un souffle puissant dans l’écriture de Jean, qu’il fait claquer la langue.
Je suis étonnée de tous ces choses dont je parle. C’est la première fois que je raconte un peu mon frère, par exemple – sans doute pas la dernière. J’avais oublié Martine, je n’en avais donc jamais parlé à personne. Je n’avais pas encore mentionné King’s Road dans un texte. Ça me remue de le relire.
Bien sûr, le temps passé m’en révèle les faiblesses mais je dois avoir grandi car elles ne me blessent plus, je les accepte aussi, elles font partie de l’œuvre.
Je ne sais même plus vraiment comment on était arrivé à écrire ce livre avec Jean, je crois que c’était l’envie de partager nos points communs, genre les vieux du rock’n roll, la musique de notre jeunesse, partager la poésie aussi. De se confronter à l’écriture à quatre mains également, c’est un exercice aventureux dans cet espace empli de solitude, ça ne marche pas à tous les coups.
Si je me souviens bien, on a cherché un endroit où l’on se croise, on a trouvé les trains, ça nous plaisait à tous les deux, ça nous allait bien, alors les mots sont venus, on a fait le voyage, je n’en suis pas déçue et heureuse d’embarquer des lecteures avec nous.
Merci à Philippe Thireau des éditions Douro.