Oui. Je trouve que j’ai eu une vie magnifique. C’est comme si j’avais fait de l’alpinisme avec la face de la montagne toujours là, devant les yeux. Et petit à petit, ces dernières années, je me trouve en haut de la montagne, avec une vue resplendissante dans toutes les directions. Je vois les décennies que j’ai traversées, les forêts, les lacs et les villages. C’est assez extraordinaire d’avoir cette perspective sur le temps. D’avoir rencontré des gens bébés et de les connaître adultes, d’avoir suivi le vieillissement et la mort des proches. D’avoir vu les temps changer, l’époque changer, les vocabulaires se transformer. Comme je suis écrivaine, je suis en permanence à l’écoute du monde. Et c’est une chance fantastique d’avoir sept décennies de réel à ma disposition. …/… Cela fait un bien fou de se réveiller le matin en se considérant tout simplement comme un animal, un être vivant qui a le droit de circuler, respirer, manger, aimer, dormir le soir, vivre et mourir comme tous les animaux l’ont toujours fait, sans justifier son existence à chaque seconde. On naît et on meurt, c’est juste normal, il n’y a rien de dramatique là-dedans. Nous autres humains avons une idée hypertrophiée de notre importance.
Nous avons passé un dimanche sur une autre planète. Nous étions de barbecue chez une milliardaire. Nous ne connaissons pas de milliardaire mais nous connaissons des régisseurs de domaines, des gardiens de châteaux, des cuisinières de grand bourgeois. Beaucoup de nos amis ici vivent de services rendus, ce qui nous permet de passer du temps dans de somptueux endroits, car, comme le monde est bien fait, les riches ont par définition plusieurs maisons, en habitent une seule à la fois, laissent donc les autres vivre d’autres aventures. C’est nous les autres aventures, les gueux qui se réjouissent dans les palais. Non, en vrai, je ne le vois pas comme ça. La lutte des classes n’est pas mon combat. Chacun sa vie, chacun ses bonheurs et ses ennuis, le monde et l’humain sont ce qu’ils sont. On peut faire mieux, dans l’organisation générale, certes, mais déjà que ce ne soit pas pire. On l’a déjà vu. Donc c’était barbecue chez milliardaire invités par B., régisseur en chef. (suite…)
L’oiseau chaque jour tente de faire son nid dans le projecteur sous le préau les brindilles glissent, tombent, maculent le sol fi, il recommence il prend ses aises essaye les dos des chaises regarde en couleur tomber les brindilles puis recommence porte avec lui, Sisyphe joyeux un mouvement printanier chante la chute des brindilles recommence dans une sorte d’absolu l’oiseau veut habiter cette maison il ne sait pas pour le chat
Mon très cher plus vieil ami elle est classe cette bougie que tu souffles aujourd’hui jolis chiffres sur le gâteau ce huit comme l’infini en verlan et l’autre, il paraît que c’est le chiffre de l’homme, avec ses quatre membres et la tête, tentant d’atteindre le divin Jah in you forever je te vois sourire (tu vas sourire encore plus, j’arrête d’écrire un instant, soufflée par le fait que passe à cet instant précis un reggae sur Fip (The Gladiators-Bellyfull, pour être précis) – Connected people…) Je te sais en bonne compagnie Je m’y joins de tout mon cœur Love sur toi
P.S. L’autre jour j’écoutais les interviews à voix nue de Laure Adler (clique ICI si tu veux écouter), je pense qu’elle te plairait bien, une sacrée nana, mais surtout la punchline d’un autre monde, enfin de celui-là justement : un seul âge, vivante…
Tu naquis d’un bricolage Du génial univers Par étranges combinaisons Par surprises et par liaisons Tu devins Toi plutôt que mouche Plutôt que zèbre souris lion
Surgi du magma des possibles Et de la souche de toute vie Tu devins Toi Unique au monde Face à l’éphémère défi.
Rome chaque jour avec toi les regards sentiments la vie que l’on arpente nos doigts entrecroisées les merveilles sous nos yeux un empire tout entier à portée de nos mains
Vous me pardonnerez mes absences les mois qui viennent requièrent mon temps et mon énergie ailleurs un Boukin à finaliser, quelques poèmes à écrire pour une parution sans compter le travail alimentaire Je passerai de temps en temps pour vous dire comme toujours Fierté et solidarité Vie douce à tous