La voie est libre

Ce récit – à deux voix en « repons » – parle des trains d’Hélène Dassavray et de ceux de Jean Azarel (enfin presque), de nos mères et des madones des sleepings, des dactylos rock chères jadis aux Chaussettes Noires, de Marianne Faithfull, de la poésie ferroviaire, des transports noirs, des amours impossibles et des amours trop rapides, de Blaise Cendrars et des fantômes de quelques disparus au bout des quais…
Après Les femmes fatales sont-elles mortelles et Waiting for Tina, les deux auteurs ouvrent d’autres voies. Elles ne sont pas de tout repos. Mais il s’agit  d’embarquer en des sortes de trains fantômes avec élégance et désinvolture, même au nom de l’amour pour celles et ceux que nous laissons sur le quai.
La mère s’en va, elle est oubliée pour une autre femme. Les mots semblent faire de même sauf ceux qui accompagnent dans des trains de nuit qui mènent à travers les plaines, cheval de fer et locomotive d’or.
Une vitesse fleuve emporte dans cette divagation au bourdonnement zigzagant. Certains somnolent au lait de l’enfance, partis à la nuit claire à la recherche d’une présence d’une dame à l’âme endormie. Les corps ont leur raison que la raison ne connaît pas au moment où  le gel fige les limites du cœur  à ce qu’elles sont : une existence comptée. C’est un constat de trop de logiques ou de pas assez de bogies : mais il faut poursuivre encore.

jean-paul gavard-perret [in lintern@ute]

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