Mon esprit est dans l’escalier (2)


On parlait de mon métier, pas mon vrai métier celui qui me nourrit le cœur et l’esprit, mais de celui qui nourrit mes petites cellules matérielles, quand j’accueille les vacanciers.
L’amie me disait que c’est normal qu’il me plaise parce que j’aime les gens.
Je me demande si j’aime vraiment les gens.
La réponse honnête est non, je n’aime pas particulièrement les gens (je parle bien sûr de ceux que je ne connais pas), en réalité j’y suis indifférente, je n’ai non plus ni jugement ni envie, cela me rend donc aimable.
Comme je n’ai rien contre eux, j’ai plaisir à les voir. Il semblerait que cela suffise pour un salaire.
Pour être tout à fait franche il y a ce détail dans mes fondations, peut-être une croyance, en tout cas un précepte, qui dit que l’autre n’est pas loin de moi. Autant lui sourire.
Il se peut que cela vienne de mon éducation sur fondements catholiques, mais peu importe, je suis d’accord avec l’idée que tout ce qui vit ne m’est pas étranger.

Pour résumer, dans l’écriture je est un autre, en dehors l’autre est presque je.

Ou pas.

 

Mon esprit est dans l’escalier


Je pensais en passant à ces moments où l’on se dit je n’aurais pas du
cette sensation, ce malaise mal-être
j’en ai des souvenirs cuisants
le sommeil qui ne vient pas
les versions qui tournent dans la tête
pour en revenir toujours au même point je n’aurais pas du
encore un des atouts de l’âge, cela fait longtemps que ça ne m’est pas arrivé
ou alors pour des broutilles que l’on oublie
qui n’empêchent pas de dormir
ou peut-être que l’on se pardonne plus vite
avec le temps
on s’épargne les mauvaises sensations

ou pas