Murmures dans l’oreillette
Une vraie rencontre provoque une influence réciproque.
Deux mondes intimes interagissent et chacun modifie l’autre.
[Boris Cyrulnik]
Une vraie rencontre provoque une influence réciproque.
Deux mondes intimes interagissent et chacun modifie l’autre.
[Boris Cyrulnik]
contre le mur au bar
une femme au regard triste
Colette je la nomme
un visage fatigué calé
sous un Stetson
des cheveux bruns sauvages
Régé-Color caramel brûlé
quelque chose de viril
mais de rondes fournitures
sous le manteau au col de fourrure
ne sais quel cheval elle choisit
mais je voudrais
qu’elle gagne[Clara Regy in Adelino, Journal de Mars, Les Editions du Petit Rameur, via Terre à ciel]
Au début, Savitri croyait que tout le monde pouvait parler aux plantes, aux oiseaux et aux animaux, que tout le monde connaissait leur langage. […] C’est seulement lorsqu’elle s’aperçut que les humains ne comprenaient pas le silence qu’elle commença à se servir des mots.
[Sharon Maas in Noces indiennes – Editions J’ai Lu]
Cette résonance au profond de la poitrine
et qui se propage jusque dans la moelle des os,
tels les cercles excentriques
d’une pierre lancée à la surface des eaux mortes, (suite…)
A écouter ICI un poème émotion d’Estelle Fenzy
[in Mère – Editions la Boucherie littéraire]
Il nous semble aujourd’hui que le mariage est quelque chose de trop sérieux pour le confier à des jeunes gens. Ce devrait être un aboutissement, vous ne croyez pas ? Un but à atteindre, un idéal. Pour y parvenir, il faudrait toutes les ressources de la maturité, toutes les leçons de l’expérience et le temps surtout, le temps pour rencontrer la bonne personne et la reconnaître…
[Jean-Christohe Rufin in Les sept mariages d’Edgar et Ludmilla]
A force d’appeler ça ma vie, je vais finir par y croire, c’est le principe de la publicité.
[Samuel Beckett]
Il faut, si l’on veut vivre, renoncer à avoir une idée nette de quoi que ce soit. L’humanité est ainsi, il ne s’agit pas de la changer, mais de la connaître.
[Gustave Flaubert]
Il faut enfin guérir d’être femme. Non pas d’être née femme, mais d’avoir été élevée femme dans un univers d’homme, d’avoir vécu chaque étape et chaque acte de notre vie avec les yeux des hommes, selon les critères des hommes. Et ce n’est pas en continuant à lire les livres des hommes, à écouter ce qu’ils disent en notre nom ou pour notre bien depuis tant de siècles que nous pourrons guérir.
[Benoîte Groult in Ainsi soit-elle]
Nous avons l’art pour ne point mourir de la vérité
[Nietzsche]
Plénitude
Le jour tremble et s’éteint, mais le cercle du ciel,
Les feuillages nattés, les voûtes odorantes,
Les duvets des oiseaux pleins de brises errantes
Sont encor chauds de vous, soleil torrentiel ! (suite…)
Mais si un tableau se fraie vraiment un chemin jusqu’à ton cœur et change ta façon de voir, de penser et de ressentir, tu ne dis pas « oh, j’adore cette œuvre parce qu’elle est universelle », « j’adore cette œuvre parce qu’elle parle à toute l’humanité ». Ce n’est pas la raison qui fait aimer une œuvre d’art. C’est plutôt un chuchotement secret provenant d’une ruelle. « Psst, toi. Hé gamin. Oui toi. »
[Donna Tartt in Le chardonneret – Editions Pocket]
Mal nommer les choses c’est ajouter du malheur au monde.
[Albert Camus]
Nous sommes une goutte insignifiante
[Flore Naudin in Confins – Editions du Rioumard]
Contre les incendies de haines et les contradictions,
Les colères, les impatiences.
Une goutte contre les cris et les violences,
Les tristesses, les alarmes, les désespoirs,
Les famines de l’âme, les pauvretés de cœur et les phobies du noir.
Une goutte contre les soifs de reconnaissance
Les impuissances amères, les douleurs perforantes.
Une goutte imperceptible
Dans le chaos universel.
Mais une goutte nécessaire.
J’aime et je redoute à la fois l’idée qu’il existe une ligne d’ombre. Une frontière invisible qu’on passe, vers le milieu de la vie, au-delà de laquelle on ne devient plus : simplement on est.
[Sylvain Prudhomme in Par les routes – Editions Gallimard]
Être dans la nature ainsi qu’un arbre humain,
Étendre ses désirs comme un profond feuillage,
Et sentir, par la nuit paisible et par l’orage,
La sève universelle affluer dans ses mains.
(suite…)
A chaque fois, quand il lui glisse qu’il l’aime, elle fait le plein de carburant. Et c’est comme si sa vie redémarrait.
[Isabelle Flaten in Se taire ou pas – Editions le Réalgar]
Anniversaire
la première chose à faire – danser
danser la joie de mon corps
ma jeunesse ma jouissance de vivre
j’ai mal à l’Équateur au Kurdistan
au Chili à Java l’Indonésie le Liban
mal à l’Homme et ne peux rien
pour ceux que j’aime que les aimer
rire plus fort ces jours-ci
avec l’obstination des anges
chanter à tue-tête
m’entêter à tuer chagrins
aimer mieux parmi les bêtes
penser à leurs regards
leurs sourires
quand nos regards souriaient ensemble (suite…)
Descendre dans le jardin
C’est traverser la résistance
D’une eau invisible
(suite…)
Il n’y a pas six ou sept merveilles dans le monde, il n’y en a qu’une : c’est l’amour.
[Jacques Prévert]
Là haut très loin
un croissant pâle
Un oiseau a oublié
une plume dans le ciel
[Estelle Fenzy in La minute bleue de l’aube – Editions La part commune]