La photo du 18 mars 2024
En plein jour
dans le bleu
deux aigles en ronde
autour de la moitié d’une lune
En plein jour
dans le bleu
deux aigles en ronde
autour de la moitié d’une lune
Il fait encore un peu jour, juste la traîne
les collines de l’Ouest en silhouettes noires
un trait épais rouge feu les surligne
il se dissout dans l’orange du dessus qui se dissout dans le jaune qui se dissout dans le bleu roi
au zénith, la lune en croissant
Aussi loin que le regard porte
le ciel
bleu
sans faille
seul un vol d’étourneaux
le lézarde par vagues
Plus rien derrière la baie vitrée
le reste du monde disparu dans la brume
pas un signe de vie
juste un petit oiseau posé sur la terrasse
secoue la tête au rythme de ma musique
L’hiver se glisse en douce
dans la buée de nos mots
dans les frissons des collines décharnées
la complainte des pierres fend les cœurs
les larmes des errants blessent au feu les vivants
Tu te souviens, quand j’ai rencontré le grand Jacques, il est venu plusieurs fois à la maison, il trouvait notre appartement de Mulhouse luxueux, parfois une partie de sa tribu l’accompagnait, il y avait Arthur, 14 ans, ténébreux, sombre et taiseux, et magique, tu disais qu’il ressemblait à Cocteau.
Tu sais comme je manque de mémoire mais je garde tout de même quelques instants marquants. Je me rappelle être allée au cinéma avec Arthur et son cousin (le fils de Paul). Nous avons vu Shining, je n’aime pas les films où j’ai peur, j’étais assise entre les deux garçons, nous nous tenions la main. Ils avaient quatorze ans, j’en avais vingt, accompagnée de la beauté des femmes. Il se passait quelque chose de puissant, sans mots. (suite…)
Le capitaine à la proue du bateau
chevelure de loup de mer
dans le dernier rayon de soleil
le ciel couleur de mer
et la mer en camaïeu de vert
au fond, la falaise éternelle