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# le métier
Quelqu’un dit qu’elle est diariste,
elle ne trouve pas le mot très magnifique.
Elle préfère celui connoté à la paysannerie,
et dépose l’annonce.
« Journalière cherche emploi dans les mots. »
# le métier
Quelqu’un dit qu’elle est diariste,
elle ne trouve pas le mot très magnifique.
Elle préfère celui connoté à la paysannerie,
et dépose l’annonce.
« Journalière cherche emploi dans les mots. »
Plusieurs jours que je vois
le même papillon
butiner la même fleur.
Pilier de bar.
Je voudrais vivre là
dans ce petit matin frais
ensoleillé
le côté gai de la force
qui entre dans les veines
Septembre est un mois doux
A la radio :
Un tableau vendu 450 millions de dollars
-Pourquoi ris-tu ?
-Que faire d’autre ? Pleurer ?
– …
-L’acheter ?
Avis de passage de l’automne
début d’embrasement
on allume plus tôt
mais c’est encore l’été
C’est la merde
C’était bien mieux avant
C’est de pire en pire
Mais où va-t-on ?
On va où on veut
où on peut
on va (suite…)
septembre
le corps balbutie
hors du lit
qu’ai-je oublié
en quittant le sommeil (suite…)
Déjà opère la magie
du pays du matin calme
Perdre parfois
d’autres fois retrouver
ou ne pas
La plupart du temps
finalement
tout est à sa place
BLEU
Quotidien / N°052
Faut du génie pour se lever, se laver, respirer dans l’métro, retenir son souffle devant les belles images, ajouter son nom sur la liste sans devenir fou.
Pour peindre ou écrire, faut de la chance.
lili frikh in Bleu
# le métier
La plupart du temps, n’avoir rien à dire,
parfois plus rien à lire,
rarement rien à écrire.
Tu préfères voyager autour du monde toute ta vie
ou passer un quart d’heure sur la lune ?
Tu préfères n’avoir que du chocolat à manger
ou être privé pour toujours de sel et de sucre ?
Tu préfères les personnes qui se réjouissent pour toi
ou celles qui te jugent ?
Une chose peut se targuer de m’exaspérer,
débonnaire équanime, s’il en est,
je perds cependant patience face à ceux qui œuvrent au chaos.
Ou tout au moins le souhaitent. (suite…)
En chemin
Annoncée par un double arc-en-ciel
Une merveille du monde
Régulièrement, il faut le faire.
A mué !
Parfois, lorsque cela s’éclaircit,
les cailloux dans tes chaussures,
juste s’évaporent.
Fillette.
J’avais oublié les vœux
je les ai fait bien après les étoiles filantes
on dirait que ça compterait pareil
J’ai une coccinelle au plafond
et une photo pour prouver
que ce n’est pas au figuré
Un éclair dans un nuage blanc
la pluie à grosses gouttes
un rayon du couchant
sur le nuage blanc
Comme d’habitude, on ne peut pas encore en mesurer la portée,
il faudra du recul.
Nous sommes aux premières loges,
quelque chose se passe pour les femmes.
(suite…)
Finalement,
Aretha Franklin n’aura pas épousé
Sean Connery.
Ne pas croire
qu’il suffit de lever les yeux
pour voir filer les étoiles
Parfois sur la table,
des mots venus de loin.
Le regard perdu sur les marches,
quelque chose bouge dans le ciel,
je lève la tête.
(suite…)
Pour réussir notre projet
l’amour fait la somme des détails
Pas à pas
tisser
encore tisser
tisser partout
j’ai encore tissé partout.
[Emanuel Campo in Puis tu googlas le sens du vent pour savoir d’où il venait]
A la tablée quelqu’un dit :
Vous vous rendez compte, que l’an 2000 c’était il y a 18 ans !
Au silence qui suit on peut penser que chacun s’il ne l’avait pas fait est effectivement en train de se rendre compte.
(suite…)
Elle dit ne pas souffrir vos souffrances
Quelqu’en soit le sens
ce qui importe
c’est l’entre deux
Au décompte des années
on se demandera toujours ce qui s’est passé
Du mieux qu’on peut
on honore la chance
on règle l’angle de vue
on préfère la lumière
(suite…)
Parce que la force revient dans mes jambes
je songe à tout ce qui nous est donné
à l’inconscience que nous en avons (suite…)
– Tu veux un poème court ?
– Oui.
– T’en veux un autre ?
(Emanuel Campo in Puis tu googlas le sens du vent)
Sous le chant du tonnerre
on guette les éclairs
dans l’espoir de la pluie
mais elle passe au large
Il nous reste la nuit
Nantis que nous sommes
l’eau à portée de peau
Tous très occupés à survivre à la canicule.
Déjà au jour suivant,
on chante le générique de Thierry Lafronde,
toutes les petites filles autour de la table étaient amoureuses de Jean-Claude Drouot,
frangine avait la médaille,
moi la dinette.
Il n’y a pas de verlan au racisme
(Un de la tablée)
Voir Mars le 1er Août,
sûr bon augure.
Elle dit que les poètes écrivent seulement
pour qu’on ait de bonnes citations
à leur enterrement
Elle dit que finalement c’est comme le vélo.
Il y avait pourtant longtemps
qu’elle n’avait pas tenu
un bébé dans les bras.
A la tablée sous le pin
les bienvaillants
joviaux et débonnaires
éclatent des rires
pour garder la main
Les femmes aux corps
bienvaillants
prennent le monde dans leurs bras
Emplis de bienvaillance
ils traversèrent le temps
sans rien manquer du voyage
Cela fait plusieurs fois que j’entends,
par lapsus ou par poésie,
quelqu’un parler de bienvaillance –
j’aurais tellement aimé l’inventer.
Avec tout le respect que je lui dois
Quand je n’étais que gamine,
et qu’on chantait la Marseillaise, (suite…)
Quand on pense que tout est chimie dans le cerveau…
Même cette pensée.
Peut-être que les hommes ne sont pas beaucoup plus
que des petits singes
ou des coquillages béants,
ou des girafes minuscules
(quand on jette un regard depuis les astres).
Ou même pas grand-chose de plus
que des tulipes
ou des cailloux.
Ils ne sont presque rien dans l’univers immense,
mais cet à peu près rien
écoute les oiseaux.
[Lucien Noullez in terre à ciel]
Ça c’est fait
Champions du monde
La marée humaine
ni pour protester
ni pour pleurer ses morts (suite…)
L’enfant a sauvé l’homme araignée
Je me situe
et c’est déjà pas mal