250

# le métier

Quelqu’un dit qu’elle est diariste,
elle ne trouve pas le mot très magnifique.

Elle préfère celui connoté à la paysannerie,
et dépose l’annonce.

« Journalière cherche emploi dans les mots. »

249

Plusieurs jours que je vois
le même papillon
butiner la même fleur.

Pilier de bar.

248

Je voudrais vivre là
dans ce petit matin frais
ensoleillé
le côté gai de la force
qui entre dans les veines

Septembre est un mois doux

247

 

A la radio :
Un tableau vendu 450 millions de dollars

-Pourquoi ris-tu ?
-Que faire d’autre ? Pleurer ?
– …
-L’acheter ?

246

Avis de passage de l’automne
début d’embrasement
on allume plus tôt
mais c’est encore l’été

245

C’est la merde
C’était bien mieux avant
C’est de pire en pire
Mais où va-t-on ?

On va où on veut
où on peut
on va (suite…)

244

septembre

le corps balbutie
hors du lit

qu’ai-je oublié
en quittant le sommeil (suite…)

243

Déjà opère la magie
du pays du matin calme

242

Perdre parfois
d’autres fois retrouver
ou ne pas
La plupart du temps
finalement
tout est à sa place

241

BLEU
Quotidien / N°052

Faut du génie pour se lever, se laver, respirer dans l’métro, retenir son souffle devant les belles images, ajouter son nom sur la liste sans devenir fou.
Pour peindre ou écrire, faut de la chance.

lili frikh in Bleu

240

# le métier

La plupart du temps, n’avoir rien à dire,
parfois plus rien à lire,
rarement rien à écrire.

239

Tu préfères voyager autour du monde toute ta vie
ou passer un quart d’heure sur la lune ?

Tu préfères n’avoir que du chocolat à manger
ou être privé pour toujours de sel et de sucre ?

Tu préfères les personnes qui se réjouissent pour toi
ou celles qui te jugent ?

238 Dimanche

Une chose peut se targuer de m’exaspérer,
débonnaire équanime, s’il en est,
je perds cependant patience face à ceux qui œuvrent au chaos.
Ou tout au moins le souhaitent. (suite…)

237

En chemin
Annoncée par un double arc-en-ciel
Une merveille du monde

236

Régulièrement, il faut le faire.

A mué !

235

Parfois, lorsque cela s’éclaircit,
les cailloux dans tes chaussures,
juste s’évaporent.
Fillette.

234

J’avais oublié les vœux
je les ai fait bien après les étoiles filantes
on dirait que ça compterait pareil

233

J’ai une coccinelle au plafond
et une photo pour prouver
que ce n’est pas au figuré

232

Un éclair dans un nuage blanc
la pluie à grosses gouttes
un rayon du couchant
sur le nuage blanc

231 Dimanche

Comme d’habitude, on ne peut pas encore en mesurer la portée,
il faudra du recul.
Nous sommes aux premières loges,
quelque chose se passe pour les femmes.
(suite…)

230

Finalement,
Aretha Franklin n’aura pas épousé
Sean Connery.

229

Ne pas croire
qu’il suffit de lever les yeux
pour voir filer les étoiles

228

Parfois sur la table,
des mots venus de loin.

227

Le regard perdu sur les marches,
quelque chose bouge dans le ciel,
je lève la tête.
(suite…)

226

Pour réussir notre projet
l’amour fait la somme des détails

225

Pas à pas
tisser
encore tisser
tisser partout
j’ai encore tissé partout.

[Emanuel Campo in Puis tu googlas le sens du vent pour savoir d’où il venait]

224 Dimanche

A la tablée quelqu’un dit :
Vous vous rendez compte, que l’an 2000 c’était il y a 18 ans !
Au silence qui suit on peut penser que chacun s’il ne l’avait pas fait est effectivement en train de se rendre compte.
(suite…)

223

Elle dit ne pas souffrir vos souffrances

222

Quelqu’en soit le sens
ce qui importe
c’est l’entre deux

221

Au décompte des années
on se demandera toujours ce qui s’est passé

Du mieux qu’on peut
on honore la chance
on règle l’angle de vue
on préfère la lumière
(suite…)

220

Parce que la force revient dans mes jambes
je songe à tout ce qui nous est donné
à l’inconscience que nous en avons (suite…)

219

Tu veux un poème court ?
– Oui.
– T’en veux un autre ?

(Emanuel Campo in Puis tu googlas le sens du vent)

218

Sous le chant du tonnerre
on guette les éclairs
dans l’espoir de la pluie
mais elle passe au large

Il nous reste la nuit

217

Nantis que nous sommes
l’eau à portée de peau

216

Tous très occupés à survivre à la canicule.

215

Déjà au jour suivant,
on chante le générique de Thierry Lafronde,
toutes les petites filles autour de la table étaient amoureuses de Jean-Claude Drouot,
frangine avait la médaille,
moi la dinette.

214


Il n’y a pas de verlan au racisme
(Un de la tablée)

213

Voir Mars le 1er Août,
sûr bon augure.

206

Elle dit que les poètes écrivent seulement
pour qu’on ait de bonnes citations
à leur enterrement

205

Elle dit que finalement c’est comme le vélo.
Il y avait pourtant longtemps
qu’elle n’avait pas tenu
un bébé dans les bras.

204

A la tablée sous le pin
les bienvaillants
joviaux et débonnaires
éclatent des rires
pour garder la main

203

Les femmes aux corps
bienvaillants
prennent le monde dans leurs bras

202

Emplis de bienvaillance
ils traversèrent le temps
sans rien manquer du voyage

201

Cela fait plusieurs fois que j’entends,
par lapsus ou par poésie,
quelqu’un parler de bienvaillance –
j’aurais tellement aimé l’inventer.

200

Avec tout le respect que je lui dois

Quand je n’étais que gamine,
et qu’on chantait la Marseillaise, (suite…)

199

Quand on pense que tout est chimie dans le cerveau…
Même cette pensée.

198

Peut-être que les hommes ne sont pas beaucoup plus
que des petits singes
ou des coquillages béants,
ou des girafes minuscules
(quand on jette un regard depuis les astres).
Ou même pas grand-chose de plus
que des tulipes
ou des cailloux.
Ils ne sont presque rien dans l’univers immense,
mais cet à peu près rien
écoute les oiseaux.

[Lucien Noullez in terre à ciel]

197

Ça c’est fait
Champions du monde

La marée humaine
ni pour protester
ni pour pleurer ses morts (suite…)

196

L’enfant a sauvé l’homme araignée

195

Je me situe
et c’est déjà pas mal